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L’iconographie populaire, celle que Roland Barthes à disséquer au travers des figures de l’abbé Pierre ou de la strip-teaseuse par exemple, cette iconographie-là trompe en façonnant une figure codifiée : celle de la femme pieuse versus celle du sex-appeal.

 

 

Comme le string sur la peau huilée, le niqab noir a fini par imposer et normaliser une image, et à sublimer un signifié. Ce qui reste, c’est une figure, celle d’une silhouette noire, et qu’importe le message initial. Pour Barthes, nous sommes les artisans de l’iconographie populaire, de sorte que nous assumons sa duplicité tout en sachant que l’image est falsifiée.

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Ici, nous savons que nous sommes témoins d’un ersatz de foi, pourtant nous lui donnons une forme de légitimité due à la création iconographique. Car, il faut en convenir, ce n’est pas la revendication de ces femmes qui nous intéresse, mais une norme accessible qui permet aux émotions et aux jugements de s’ordonner sans dommage.

 

Dans un cercle médiatique d’expression-interprétation, lequel est débarrassé de réflexion, on peut dire que les uns normalisent ce que les autres expriment. La figure incarnante finit par symboliser l’Islam (en vérité, un certain islamisme). Dans la mesure où la figure est réduite à un symbole, nous en venons à regarder ces icones modernes d’un œil distant et distrait « du sein de notre liberté » (Barthes).

 

Cette figure devient un substitut, voire un « alibi » (Barthes) pour ne plus penser à ses causes et ses conséquences.     

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